Vivre vite by Besson Philippe

Vivre vite by Besson Philippe

Auteur:Besson, Philippe [Besson, Philippe]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Robert Laffont/bouquins/segher
Publié: 2015-01-01T23:00:00+00:00


James Dean

Ça y est, j'y suis ! Dans la grandiose et immémoriale New York...

J'arrive dans le petit matin. Le jour s'est à peine levé derrière les vitres du train. Quand je descends sur le quai, j'ai le visage chiffonné, tout plein de sommeil. Il ne faut pas longtemps pour que je me réveille. Car tout ici est un choc.

On m'avait parlé de la gare de Grand Central, je m'attendais à être impressionné, mais c'est encore plus grand que je ne l'imaginais. Tellement gigantesque. Et puis, tout ce monde qui grouille dans la salle des pas perdus, ces gens qui se croisent, cette cohue, une fourmilière. Je reste plusieurs minutes sans bouger dans le mouvement de la foule.

Je finis par sortir sur la 42e Rue. C'est le soleil qui me stoppe. Le soleil dans les yeux, la blancheur. Une fois mes yeux habitués, je me mets à déambuler au hasard dans les rues avoisinantes. Je pense : je marche dans Manhattan. Et je me le répète, pour moi-même : je marche dans Manhattan. Ça peut paraître étrange, mais tout de suite je me sens chez moi. Cette ville est ma ville.

Je zyeute à l'intérieur des cafés, j'entre dans l'un d'eux parce que l'agitation, la promiscuité, les types hagards, les hommes d'affaires qui lisent leur journal, les serveuses déjà épuisées, les parts de cheese-cake qui tournent sur le comptoir, ça me plaît instantanément. Je vais prendre ma place. Je ne commande rien. Je ne consomme rien. J'ai juste besoin d'être là, au milieu de ces gens-là, dans ce moment. Je vais raffoler des cafés de New York, je le sais à l'avance.

Je ressors pour repérer une cabine téléphonique. J'appelle Alec Wilder, le type à qui Rogers m'a recommandé. Un compositeur qui visiblement vit très bien de sa musique puisqu'il loue une suite à l'année à l'hôtel Algonquin, sur la 44e.

Je fais le malin mais je ne sais rien de l'Algonquin, sauf que c'est le lieu de rencontre de toutes les célébrités. Ce que je remarque en premier, au moment où je pénètre dans le hall où mon chaperon m'a indiqué qu'il m'attendrait, c'est la lumière tamisée, cette atmosphère feutrée où on est entre soi, où on parle bas, où on se reconnaît sans avoir besoin de se montrer. J'avance et je vois les moulures aux plafonds, le bois foncé, les recoins discrets, je garde mes mains dans les poches de mon jean pour me donner une contenance. Un type s'approche de moi, c'est Wilder. Avec lui, je prends mon premier petit déjeuner à New York.



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